Cet arbre centenaire, Qu’a-t-il de si extraordinaire ? Il a vu tant d’enfants jouer à ses pieds, Tant d’oiseaux en train de piailler, Ces amoureux qui se bécotent, Ces promeneurs qui placotent.
Quand ses bourgeons se déploient Les oiseaux s’affairent et crient leur joie. Ils appellent leur douce moitié, Ils préparent le nid pour les bébés.
J’aime le contempler Dans sa prestance, dans sa beauté. Les bras ouverts, Que ces feuilles ont recouverts Admire tous les temps, La pluie, le soleil, le vent, Encore quelques gelées Le fait parfois frissonner, La rivière coule à ses pieds, Il entend le roulis de ce gravier.
Au sommet de ses branches, Quelle chance ! Il voit cette montagne En ce pays de cocagne.
Quelle est cette main Qui a semé ce petit grain ? Et n’a pu attendre ce jour, Si triste et si lourd, Où une autre main A arrêté ton destin, Pour y construire je ne sais quoi ! Et tous les arbres autour de toi Subissent le même sort, Ces machines qui mutilent vos corps. Ces arbres qui peuvent vivre tant d’années ! Mais non, ils ont été débranchés !