Vos
poèmes

Que dire de cette plume,
Elle descend de la dune.
Plus haut, encore plus haut dirai-je,
De cette crayeuse falaise.
D’où vient-elle?
De ces belles ailes
Accrochée à cet oiseau
Qui vole par monts et par vaux.
Arrivée sur ce sol mouillé,
La voilà toute recroquevillée.
Elle prend le temps de souffler,
Avant de tout me raconter.
Quand il a ouvert les yeux,
Dans cet arbre majestueux,
Un marronnier verdoyant,
Orné de tous ses glands.
Après une pause dans ce nid,
Le voilà poussant son premier cri,
En déployant ses petites ailes.
Je suis là, si belle,
D’une blancheur immaculée.
Je reste là, accrochée.
Nous voilà sorties de ce nid douillet
Pour nous précipiter sur ces baies.
Parfois une des plumes vacille
Et tombe sur ces charmilles.
Une autre voisine réapparaît
Dans cette couleur bleue geai,
Jusqu’à me retrouver l’unique
Dans sa blancheur féerique.
Je résiste aux intempéries,
Je garde le cap sur la vie.
Je voyage à tire-d’aile,
Un petit repos sur ces airelles.
Je regarde tout autour,
Dans ce jardin, dans cette cour.
Près de cette fenêtre,
Quelques croustillantes noisettes.
Nous voilà parties dans cette direction
En faisant bien attention.
Le gros matou est aux aguets
Devant cette envolée de geais.
Il ne peut qu’admirer,
Avec son air frustré.
Nous croquer, quel délice !
Le temps n’est pas propice,
C’est l’heure de dormir,
Il fait trop chaud pour courir !
Nous voilà transportées sur ces hauteurs,
Les intempéries attaquent cette blancheur.
Je choisis de suivre ces courants,
Me laisser tomber doucement.
J’arrive aux pieds de cet enfant,
Il me prend dans ses mains délicatement.
Me voilà à nouveau admirée,
Dans ma couleur immaculée.
Je suis devant ce cahier,
Il n’ose me tremper dans l’encrier.