Les titans et leur rage écrasés par la foudre Le porteur de lumière détrôné sans l’absoudre La fabuleuse Ys engloutie par les flots Et l’amour corrompu du loyal Lancelot
Qu’est cela comparé, ô ma tendre haine-mie A l’abîme insondable, à l’affreuse anémie Qui ravage mon cœur sans aucune pitié Depuis l’heur fatidique où tu m’as renié ?
Je ne puis demeurer en ce lieu plus longtemps Cette ville qu’on dit la plus belle du monde Car elle est devenue par ce traître le temps Un enfer quotidien, un désert d’outre-tombe
Où je croise, incrédule, au détour des ruelles Ton fantôme et mon spectre, enlacés et cruels Où les statues des parcs nous surprennent encor A troubler leur sommeil de l’écho de nos corps
Ce n’est plus maintenant que souffrance à venir Prisonnier que je suis d’un écrin-souvenir Et l’enfant que tu portes en tes bras épanoui Ne dort pas ni ne rêve : il est mort-névanoui…