La voici ma brunette Avec ses yeux noisettes, Ses sourcils en arceaux, La douceur de sa peau Pareil au miel d’abeille. Et sa bouche vermeille Où l’on pose un baiser, Et son tout petit nez ! Mutin, un rien espiègle. Mais parlons des oreilles, Aux lobes arrondis D’où pendent des rubis. De son coup de gazelle Qui lui fait l’air si frêle. Des bras et des épaules Sur lesquels se pose La tête d’un enfant Tableau des plus charmants.
Mais qui est cette femme Dont je parle avec flamme ? C’est celle que Larousse Appelle une épouse. Qui depuis très longtemps Partage mes printemps. Les années parcourues, Tout les deux nous ont vu, Face aux événements Faire front en même temps.
Le printemps est passé, Voici venu l’été. À peine a-t-il surgi Qu’il est déjà parti, Et l’automne au galop Nous tombe sur le dos. La vie est ainsi faite De joie et de défaite, La jeunesse aperçue, Aussitôt disparu. Mais loin de moi l’idée De pleurer le passé. Il faut avec courage Savoir vivre son âge, Remplacer l’amour fou Qui est pourtant si doux, Par une vraie tendresse, Et beaucoup de sagesse.