Laisse venir à moi ces oiseaux étranges Calligraphes du nom de mes amis Car la nuit s’en est repue Epitaphes au matin des incendies J’ai dans les yeux des reflets d’orange La brulure acide des lignes de forge Et le bleu des bancs de neige Où tant de voix se sont tues
Laisse venir à moi ces oiseaux étranges M’abreuver au lait blanc d’une aurore jumelle Je n’irai pas réveiller l’enfant endormi Je n’irai pas remonter le poids de l’horloge Ni m’assoir à la grande table des douleurs J’attendrai la délivrance j’attendrai mon heure Avec au cœur le bleu des neiges fraternelles
Là où le ciel penche J’attends maintenant l’avalanche