Chant du silence. S’endort le jardin obscur Quand, de l’horizon s’élance le vent d’hiver Sur l’indolence des lieux, une ombre s’éveille. L’intime toison du printemps, par sa froidure, Découvre au matin la blancheur d’un univers Victime des heures menant au long sommeil.
Le vieil homme observe les reflets du bassin D’où jaillit un essaim d’étoiles du berger, Pour l’illusion du désir d’éternité. Sa main brise le tain du miroir assassin Mais l’eau saisie n’est que le rêve mensonger D’un jardinier cultivant l’immortalité.
Sur la branche de l'espoir la lueur s’éteint. Le vin de l’existence se boit lentement à la source diamantée de nos destins. Jusqu’à quand faudra-t-il marcher patiemment Pour trouver les chemins de la félicité ?