Fol l’épi de blé La graminée, la fleur bleue Et ces tranches de citrons Posés sur ta poitrine. Tu tes bruni à courir dans la prairie Les pieds meurtris par la broussaille Ardent, vif, Indompté Brusque. Donne un coup fatal Puisque le rouge Sied si bien Aux herbes endeuillées. Froid couteau Amulette pour un mort Mélancolie chaude de chaux vives. La blessure (une nouvelle fois) mortelle Est d’un rouge cerise Comme la segmentation Du fruit Poisseuse aux doigts. Meurtrissure anoblie Par l’éclat du métal En un geste amical à l’ombre ambrée de ton visage Sang et or Celui de tes cheveux. Je ne savais rien de tes humeurs assassines Ni de tes yeux verts olive Dans l’esquisse bleutée des chênes lièges. La poussière andalouse est sanguine Et l’accolade trop vive Comme un soleil brisé de milles lunes. Je me repais de ta force Et du froid glacial qui entame mes veines. La cannelle de ton sein à mes lèvres troublées Adoucie ma douleur. Achève en hôte enfin Ton geste salvateur Et le jasmin demain couronnera Ta pensée Au verdict sombre et froid D’un juge pour nos peines. Mais le souvenir est vif De toi, tout simplement Courant dans la prairie Irrésistible Jusqu’à ton coup porté.