Des rues désertes après le marché Et une fois la messe terminée, On n'entend plus les cloches sonner, Partout rideaux de fer baissés Pas un chat dans les allées, Où sont-ils cachés ? Les voitures toutes garées, Contre le trottoir bien alignées Bien espacées, il y a de place pour se garer Automobiles immobiles, absurdité ! Quelques feuilles voltigent emportées Par le vent quelque peu malmenées Où sont les jeunes, les ainés, Où sont-ils tous exilés ? Le facteur n'est pas passé, Pas de nouvelles à raconter Le tabac aussi est fermé, Tant pis, il faut pas fumer C'est mauvais pour la santé Et puis la pharmacie est fermée L'enseigne n'est pas allumée. Il y a rien à la télé, On regarde le temps passer Et on le voit bien se traînasser, Ce temps pas pressé d'avancer. La semaine on attend le dimanche, très empressés Et quand il est là, on est désolés Même mère nature semble attristée, Les arbres paraissent résignés Et les fleurs nous semblent inanimées, Il y a bien les cygnes glissant désoeuvrés, Sur la rivière comme à l'accoutumée Ils bougent, c'est toujours ça à regarder Une famille passe, à discuter, l'air absorbé Après un repas bien arrosé Ils s'aèrent histoire de meubler Un temps trop long à s'écouler... Vivement lundi, pour pouvoir bougonner Que la semaine sera longue à passer Qu'on attend le dimanche avec avidité Pour enfin pouvoir se prélasser !