A la façon d'un non-voyant Les yeux clots je te regarde A la façon d'un sourd Sans pouvoir ouïr je t'écoute Je ne peux vivre que par tes mains Encadrant mon visage, humide De mes plus belles larmes Et le Temps, surpris, s'est arrêté:
Espace curieux, vide de sens Où les mouvements sont altérés Les sentiments sont enchaînés Comme privés de leur essence. Lorsque tes yeux d'Altesse se posent Sur ce que tes mains bénissent Alors mes journées d'or s'ennivrent D'un spectacle de rimes et de prose.
Noyé sous le flot infini des mots Aucun de ceux que j'écris n'est trop beau Ce qui est humain est par nature Toujours plus ardu à combler. Mais d'aucun, trop vite ne s'efface Avec le temps, légitime devient leur place, Et la valeur que tu leur confères Ne connaîtra jamais de frontière.