Si je pouvais nager dans le flot de tes jours Jusqu’à mon souffle dernier m’y laisser emporter Redoutant de ta bouche les indicibles contours, Je dirai sans aucune peine la romance poignante Donnée à celle, qui, à mon cœur commande Privilège disputé, trop souvent gaspillé.
Et tes yeux, et tes mains, et ton corps dévoués Ne pouvoir qu'une fois, pensée inavouée, Au parfum capiteux de ces jours d'insouciance Echappées enivrantes dans une fine fragrance, Te serrer tendrement telle une âme exclusive Au rythme entrainant d’une journée bien oisive.
Quand la pression mourante de tes petites mains d'ange Fera courir l'air jusqu'au creux de nos phalanges ; Dans le torrent frémissant, vers ma chute sonore, Je garderai en mémoire nos jours érodés, L’épiderme buriné de nos ans esseulés Qui par tant de distance valaient bien que j'honore.
Superbe tableau au plaisir doux-amer D’aborder le sujet d’aucun n’osent le faire Il est si toxique de goûter au futur L'épitaphe d'un passé qui impose le regret Bien qu'on sache fortement ce qu'on peut y gagner, Nous apporte sans malice son quota de sutures.
Si tu savais nager dans le flot de mes jours Toute imprégnée de la science universelle Tu verrais l'imprécis, l’amoureux dans sa tour; Si ton corps et ton âme à son cœur volontaire En ce jour désiraient revenir en arrière, Par un oui tu rendrais son cœur immortel.