Seul devant le miroir insolent de l’absence À regarder les cris lubrifiés par l’écho Étranger dans mon lit de batailles perdues Éperdu d’un chagrin lourd comme une porte Dont la serrure rouille aux larmes de l’oubli Et seul comme un emblème au préau de mon âme Sans ta longue élégance accoudée aux regrets Seul comme un serment fou cloué sur un mensonge Parfois perdu je pleure au fond des carapaces Je pleure sans te haïr de m’avoir oublié Mais d’être un souvenir aussi beau que brûler Tu es cette douleur au lent parfum de miel Qui jaillira le soir quand j’ouvrirai les mains Je ne peux retenir le cri qui me déchire Je n’ai plus les lambeaux de ta peau qui m’accablent Reviens compter le temps dans les roses trémières Et tuer ce cancer qui rongeait ta candeur Reviens pour me bercer Et pour ne plus mourir