Le printemps embellit le village. Dans l’auberge, c’est l’effervescence. Jour de fête au pays du fromage, Les menus ne sont que réjouissance.
Au palais le vin est un vrai bonheur, Les couteaux dansent avec les fourchettes. Dames mandibules claquent en chœur, Cadencées par les blanches serviettes.
Chaleureuse ambiance, le verbe est haut. Le rouge et le rosé rythment les plats. Elles courent les prisonnières du boulot, Serveuses tout sourires aux clients rois.
Les bedons repus réclament une pause, Leur rondeur désignant les toilettes, Histoire de satisfaire quelques choses Et de se dégourdir les gambettes.
Sur place, pour vous monsieur ou vous madame, Un peu de lecture durant la relâche, Pas du genre à faire perdre son âme, Juste un papier dictant votre tâche :
Se montrer citoyen, ici, comme à table. Ne pas oublier les bonnes manières. Conserver cet univers agréable Comme celui de votre chaumière.
Veiller à ce que la cuvette soit comme l’assiette Car c’est dans elle que tombent en ruine Toutes les bouchées avalées sans laisser miettes Et restituées avec odeur et triste mine.
Quelques rimes en guise de digestion, Un poème pour distraire ceux qui trônent, Des vers à consommer sans modération, Huit quatrains de pourboire que je donne.