Lélette
Telle une rose qui naît au printemps,
Paule embrassa la vie un jour de mai.
Les cloches sonnèrent à tous les vents,
Une enfant est née, allons l’acclamer.
Tout le village fêta la fillette,
Bonheur dans les années mil neuf cent vingt.
Très tôt, on la surnomma Lélette,
Bouquet nature aux mille parfums.
A la ferme, dès son plus jeune âge,
Elle connut le labeur, moins les poupées.
Fallait travailler, place à l’ouvrage,
Pas de répit, du lever au souper.
La jeunette alla de l’école aux champs,
Façonnée par l’amour et la rigueur.
Le cœur attisé par quelques galants,
Elle voguait sur des rêves de bonheur.
Un jour, Léo envoûta la belle.
Lélette fut demandée en mariage.
Et quand elle dit « oui » devant l’Eternel,
L’amour illumina son visage.
Tout un programme pour la fermière,
Indépendance, tendresse et passion.
Rien que du soleil dans la chaumière
Pour élever ses trois petits garçons.
Les années passèrent au gré du temps,
Moments de bonheur, instants moins heureux.
La vie était rude, faute d’argent.
Lélette s’adaptait, oeuvrant au mieux.
Un matin de juin, tout devint néant.
La mort frappa quand le jour se leva.
Léo ne supportant plus les tourments,
Pour un monde meilleur, il s’en alla.
Il fallut faire face dans la douleur,
Refuser la faiblesse, simplement,
Aller de l’avant, être à la hauteur.
Lélette le fit pour ses trois enfants.
Sa vie mérite plus qu’un poème.
Mais quel honneur d’écrire, pour un enfant,
Pour dire à sa mère plein de « je t’aime »,
Des mots simples d’un fils pour sa maman.
Lélette, je sais que tu vas pleurer.
Mais ce seront des larmes de bonheur.
Un peu plus tard, à nouveau j’écrirai,
Pour toi, maman, avec l’encre du cœur.