Léo
Ou « Clichés de vie pour Lélette, une bisaïeule adorée »
C’est la guerre, Mère Patrie est soumise.
Avec l’oncle Sam, elle livre batailles.
C’est l’Amour, Lélette est promise,
Avec Léo, elle fait fiançailles.
Quand la Victoire fleurit les villages,
Sur les places, les cœurs sont en liesse,
Lélette et Léo se donnent en mariage,
Une odyssée pleine de promesses.
De labeur aussi pour la fermière,
Epouse dévouée à son cher Léo,
Lui, paysan besogneux de la terre,
Père attendri par trois petits loupiots.
Le bonheur et la fierté de papa
Qui, un matin, partit pour un ailleurs,
Un voyage dont on ne revient pas,
Sans mot, ne laissant que vide et malheur.
Cinquante ans déjà qu’il nous a quittés,
Léo, dont l’Etoile ne cesse de nous guider,
Un repère dans le tourbillon des années,
Un flambeau à passer à la postérité.
Et elles tournèrent les aiguilles du temps,
Entraînant dans leur ronde trois générations.
Un jour, il arriva le divin enfant.
Une voix s’éleva : « Tu l’appelleras Léo ton garçon ».
Léo, à la frimousse printanière,
Lumière de Vie allumée par le Très-Haut,
Rayonnera, passés quelques anniversaires :
« Mon bisaïeul se prénommait aussi Léo ! ».
Papa, de ton pays des bienheureux,
Sens-tu se poser sur toi ce regard,
Celui de Léo, ce bambin joyeux,
Ton arrière-petit-fils qui voudra savoir ?