Quand les tempes deviennent grisonnantes Et que les rides accusent le poids des ans, Je me souviens de ces années cinquante Où je n’étais encore qu’un petit enfant.
Son visage me revient alors en mémoire. Des films de vie me rappellent sa présence, Des instants bleus azur mais aussi gris noir. Merci au temps qui atténue la souffrance.
Papa, un jour tu as dit non à la vie. C’était en juin, un matin plein de promesses. Tu es parti sans mot, pour la très longue nuit. Tu n’as laissé que vide, chagrin et détresse.
Le petit garçon que j’étais n’a pas compris. J’avais huit ans et tu étais mon père. Ta décision était sûrement bien mûrie. La solitude n’est pas bonne conseillère.
Nous aurions fait un long chemin ensemble, Tes petits enfants t’appelleraient papi. Maman dit que leur portrait te ressemble. De là-haut, tu peux être fier de tous tes petits.
Papa, je te dédie cette petite bafouille. C’est ma façon à moi de dire que je t’aime. Et avant que mes yeux d’adulte ne se mouillent, J’écris pour toi le dernier vers de ce poème.