Vendanges pour un prince
Les premiers rayons saluent Dame Nature,
Appels à la vie sur le versant du soleil.
Le rideau se lève sur un lagon de verdure,
A Valady village, le clocher sonne le réveil.
La brume met son plus beau voile et s’en va,
Spectacle grandiose en ce matin d’automne.
Dans le vallon, les besogneux vont d’un bon pas,
Bacchus sait que la vendange sera bonne.
Les vignes, tout en majesté, offrent leur corps,
Sacrifices rituels voulus par l’Eternel.
Un temps pour cueillir le fruit de tous les efforts,
Joyau façonné par la Terre, l’Homme et le Ciel.
Suprême récompense pour son bienfaiteur,
Salaire mérité du travail et de la passion,
Instants indicibles où baigne un grand bonheur,
Les raisins resplendissent, jour de fête en Aveyron.
Octobre qui expose de bien jolies aquarelles,
Saison magique aux parfums tièdes et sucrés.
Les couleurs se marient dans les parcelles,
Eden où fusent des rires et des cris de gaieté.
Satisfaction intense pour le vigneron,
Rythmée joyeusement par le cliquetis des ciseaux.
Le maître des lieux savoure ce moment fécond,
La bonne humeur inonde les verts coteaux.
Les paniers semblent de grandes coupes de fruits,
De belles grappes joufflues qui deviendront breuvage.
Merci, mon Dieu pour ces vendanges réussies,
Dans l’azur, les oiseaux diffusent le message.
La cave accueille le mansois avec grand bonheur.
Divin nectar élevé au domaine de Ladrecht.
Puis quand vient le soir, ils sont fourbus les vendangeurs,
Cœurs et âmes vaillants tout dévoués à leur chef.
Sur les versants ombragés, les vignes gémissent,
Mamans blessées, pleurant leur progéniture.
Souffrance légitime pour les nourrices,
Toi, Marcillac, prince des vins, apaise leurs blessures.
Oh ! vin soyeux à la robe rubis foncé teinté de violet,
Tu mérites sans ambages respect et reconnaissance.
Porte haut et loin, ton appellation d’origine contrôlée,
Oui, Marcillac, tu es fierté, grandeur et prestance.