Lorsque l'ennui me prend, que je ne sais que faire, Lorsque le temps s’étire à n'en jamais finir, Lorsque l’éternité décide de s'y plaire, Et convoite mon corps roide de déplaisir.
Lorsque désemparé, dans cette lutte vaine, Qui consiste à trouver une charmante idée, Afin que mon ami Sisyphe oublie sa peine, Et se décide enfin à vouloir me quitter,
J’écris, j’écris les mots et le mal qui me ronge Et je tire les vers qui peuplent mon cerveau, Couchant sur le papier, soit la couleur d'un songe, Soit le poids de mon cœur dans la force d'un mot.
Et c’est à ce moment précis de mon poème, Que le temps qui jouait à s’étirer tantôt, Décide de partir, voyant mon air bohème, Et n'ai plus le loisir de raconter mes maux.
Lorsque vous me lirez, quand vous prendrez la peine, D’essayer de comprendre,au fond, cette douleur, Pensez à ces instants où la lutte fût vaine, Et de ce que le temps manquas à son auteur.