Mystere feminin
Mystère féminin, grâce toute divine,
Blonde, brune, châtain, grise, auburn ou rouquine,
Qu'avez vous donc de plus, que nous n'aurons jamais,
Quel est donc ce trésor, dans vos cœurs désormais
Caché, que nous cherchons trop souvent dans vos yeux.
On vous croise, on vous vois, on vous aime et curieux
On brûle de savoir, pauvres fous, terre-à-terre,
La douce exhalaison porté par ce mystère:
Parlez de ce parfum, enivrante caresse,
Qui n'a point de senteurs, mais dont l'odeur ne cesse
De chatouiller le cœur. -
- Parlez, parlez encore,
Qu'on entende les mots de votre voix sonore,
Et que l'on vive un peu dans l'onde bénéfique,
De tous vos récitals et de votre musique.
Nous, les voix de stentors, faits de musculature,
Nous vivons du pouvoir donné par la nature,
Et nous n'avons pas d'autre atout de séduction
Qui puisse vous tenir l'année en pâmoison.
Finalement, tandis que nous avons la force,
Vous savez que le cœur est toujours sous l'écorce
Et qu'en un simple mot vous pouvez nous l'ôter,
Pour que de ce titan, emberlificoté,
Ne reste qu'un agneau qui mange dans la main,
Sans avoir pu percer ce mystère divin.