Impératrice de la Venise comtadine Tu règnes sur mes songes comme sur les flots l'ondine De tes yeux immenses pour échapper à la nasse Mon regard se perd emporté par l'eau qui passe
L'algue qui danse - ô chevelure serpentine Parée de mille diamants sur l'aigue éméraldine La truite, la feuille rougie menée en tourbillon Dans le courant cristallin m'emportent au fond
Ni la brise qui agite la verte frondaison Ni ce battement d'ailes posé comme un frisson Rien ne vient troubler ma calme et douce torpeur, Que cet infime espoir qui palpite en mon cœur
Les fayes t'ont donné des ailes, dragon migrateur, Déjà tu t'envoles pour les Îles ou l'Argentine
Pour moi, nul voyage - un destin couleur caillasse Inerte et lourd, las je me meurs, attendant matines