Comment dire à un petit animal blessé, Quand toute la trame de son existence Est tressée de cris, de pleurs et de violences, Tous les bons soins que l'on voudrait lui prodiguer ?
Si les mots n'existent pas, je veux les forger En fondant les pesants maillons de ses chaînes, Et j'en ornerai son âme souveraine, Ceignant d'un filet d'argent son front apaisé
Ô Héphaïstos, ouvre tes foyers ardents Au poëte, et prête-lui ton enclume, Que de son poing rageur, il frappe sa plume !
Donne-lui le marteau, dont le rythme tintant Brisera de son chant saccadé, haut et clair, Les sombres anneaux d’un petit animal fier