La vie est un grand livre indécis et mobile ; Aux pages de pâleur, aux souvenirs futiles Succèdent l'ocre éteint et l'azur désuet... Sur un feuillet vermeil se fige un noir stylet.
Beaucoup furent sombres, fréquents les éplorés ; Les feuillets pailletés, sertis de reflets d'or N'y viennent pas deux fois : ô feuillets adorés, Sur qui j'ai tant pleuré, que je regrette encor !
Mais il en est un beau, le seul qui fut doré, Il est déjà passé mais qu'importe son âge, C'est le feuillet béni marquant le jour aimé Où, la première fois, j'adorai ton image.