Ce soir, la lune rêve indolemment aux cieux, Et sur l’étang, poli comme un miroir troublant, L’astre des nuits, blafard et curieux, descend Et traîne la fadeur de son œil langoureux.
Un vent tout embaumé de la senteur d’oeillet Caresse mes cheveux d’une main palpitante, Et ce souffle frôleur, comme une aile vibrante, Clôt doucement mes yeux d’un doigt fin et discret.
Un murmure grisant emplit ma chambre vide, Un zéphir invisible a frôlé les rideaux Et fait vibrer l’air tiède en de mouvants arceaux, Puis, dans mon cœur, descend une torpeur languide.