Fauchant les flots d’azur d’une rame solide, Les esclaves, lassés, brûlés par l’air morbide Ecarquillent en vain les hublots grimaçants De la galère d’or déployant aux passants Son vexillum de pourpre et son aigle argentée.
Au fracas des buccins, au clapotis de nage, Unissant le bruit sourd des spasmes de leur rage, Tendant au pausarius le pied nu déferré, Ils sont là, farouches, honteux d’avoir pleuré, D’avoir renié la vie et l’immortel espoir.
Là-haut, le branle-bas ; le tribun foule, altier, Le pont pavoisé d’or et l’univers entier Tressaille aux sons d’airain, de cuivres et de glaives, Tandis qu’à l’horizon, un glorieux jour se lève, Succédant à Phébé dont la clarté se meurt.