Il m’arrivait souvent d’imaginer En le voyant respirer doucement En regardant ses paupières fermées Qu’il ne nous restait plus beaucoup de temps.
Il m’arrivait souvent de ressentir Tout autant les frissons qui l’assiégeaient La fatigue qu’il ne voulait pas dire Comme des miroirs on se confondait.
Il m’arrivait souvent d’imaginer Mais ma tête refusait ces images La médecine alors ? Un pis-aller ?? Non ! Des idées trop noires pour notre âge…
Il arrivait de plus en plus souvent Qu’au café du matin, il se couchait Alors pour atténuer ses tourments J’effleurais son front de baisers de paix…
Il m’arrivait de… Mais il était fort ! Puissant comme un volcan ou même un roc ! Je regardais ce colosse qui dort Honteuse de mon allure de loque !
Il ne m’avait jamais abandonnée Son sommeil semblait une démission Qui cherchait à se faire pardonner De partir sans bruit sans explication.
Puis ouvrant ses yeux d’émerveillement Il les plissait heureux de découvrir Que je restais près de lui tout le temps Ne lâchant pas sa main pour l’avenir…
Il m’arrivait souvent d’imaginer Mais pas cette chose inimaginable Où le patient qui vient d’être sauvé Abandonne son souffle à des minables…
Samedi 27 octobre 2018 Une alerte respiratoire résorbée sur le champ avec l’aide des pompiers. Hélas, une fois aux urgences des réanimateurs peu scrupuleux imposent leur décision ! Celle de soutirer l’oxygène … C’est le début du compte à rebours gravé dans ma mémoire ! Mardi 27 octobre 2020. L’Au-delà du temps