En pleins et déliés il trace les étoiles La lune, le toit puis la brume qui les voile. Autour des chaudes cheminées flotte un halot La ronde des feux follets dessine un anneau. Il applique avec soin le fusain sur les lignes Vernit le plumage majestueux des cygnes. Sa tignasse est rebelle aux signes algébriques, Il préfère alors un décor géométrique.
Sous l’abat-jour une plume crie sans relâche Des maux incompris qui jour après jour s’attachent Aux larmes bleues d’un pinceau fixant du regard L’encre de Chine étalée sur un quai de gare. Le voyage des mots emporte les poèmes Dans un monde magique où l’on se dit je t’aime. Sur une toile, un tableau rempli d’aiguillages Dévie des trains de vie sans contrôler les âges.
La poésie vêtue de sa guipure blanche A rangé ses cahiers ce matin de dimanche Car elle part épouser sur un chevalet Son peintre amoureux qui la couvre de baisers.