Ann ton nom écrié Je t’ai cru en danger. T’on homme t’avait jeté en pâture Dans sa prétentieuse aventure. Anne ton nom écrié Je t’ai approchée. J’ai vu la beauté telle quelle Je n’aurais jamais imaginée. Anne pardonne mes natifs, Je sais leur culte est infâme De donner en offrande Ses plus belles femmes. C’est moi le dieu qu’ils vénèrent. De toutes celles qu’ils m’ont offertes en sacrifice Ce fut bien toi mon seul supplice. L’amour a abusé de ma prudence Victime de ta beauté Je devins captif, sans défense. Enchaîné comme un sauvage Les liens qui m’ont privé de toi M’ont rendu bête féroce, folle de rage. J’ai abattu tout sur mon passage Pour te tendre la main, Pour te mener au plus haut étage. Au sommet de la montagne-métal J’ai régné pour un instant, Je t’ai mise au piédestal. Ton homme, déloyal, dissimulé En un ogre aussi aux ailes de métal A son tour m’a abattu Le corps criblé de balles. Ton homme en ricanant Dira de ma fin tragique « La belle a tué la bête » Comme d’une formule magique.