Le jour du premier juin deux mille quinze : Un an ! Un an mon petit-fils que tu ris à la ronde. Dans ta très jeune vie, ce sera un tournant, Pour nous tous tu es le roi du monde.
Les yeux fermés, je songe à ta vie à venir Dans un monde guidé par tant d’indifférence Dans cette société folle où tu vas grandir Qui te demandera, lucidité et prudence.
Mais il faut savoir mon enfant d’où tu viens, D’où venaient tes aïeux, quel est ton héritage. Je te raconterai comme font les anciens, Et je remonterai au temps de l’esclavage.
Tu as du sang indien et du sang africain. Mon grand-père fut fils d’esclave, mais libre. Ce superbe gaillard, noir comme le fusain Fit de ma grand-mère remuer toute fibre.
Elle fille de blanc avec indien Transmit à la famille du sang portugais. Sang qui pouvait venir d’un autre européen. Que sais-je ? Peut-être français ou hollandais.
Oui mon petit-fils, mon bien aimé. Dans ce coin du Brésil où ils menèrent bataille, Chassant les un les autres dans leur intérêt, Ils y déplacèrent des esclaves en pagaille.
Des parents de mon père je sais peu de chose, Sinon qu’ils furent d’un mélange semblable. Encore une fois blanc et indien s’imposent, Mais du côté paternel nul ne fut esclave.
Plus tard tu comprendras toute cette mixture. Tu conteras à tes enfants mes vraies racines. Tu leur expliqueras ce que fut ma culture, Que je ne voulu point nier mes origines.
