Quand je me brosse les dents Parfois je me perds Un instant ou plus longtemps Dans ce mouvement circulaire
Dans ce moment où s'en va la conscience Pour ne laisser que la mécanique Et cette folle prescience Du pouvoir croissant du bout de plastique
Tours incessants Robotisation forcée Abandon confondant De l'humanité lassée
Et c'est dans ce temps suspendu Que s'insinue la pensée lancinante S'un savoir sensé sous peu perdu Réalité. Elle ramène l'absente.
Alors le perpétuel bruissement se tait. Dans la glace se détourne mon reflet. Je tends la main, ouvre le robinet, Et les bruits de la vie reprennent comme si de rien n'était
La vie et le monde ne savent pas Qu'ils ont frôlé l'annihilation Dans ces traits de haut en bas Quand règne l'incessante répétition