Quelque part, sur cette terre Une lionne aiguisait ses griffes Car pas loin, dans l’herbe haute Sa proie ignorait la suite.
Regard félin, démarche très souple Tel une légère brise de vent elle t’effleurait Par ton ronronnement on aurait pu te prendre pour le roi de Mais pauvre toi, tu ignorais ce qu’est d’être sa proie.
Tel une victime paralysée tu la fixais Dans tes yeux le bonheur de la convoiter est évident Mais elle, lionne sans vraiment d’âme Sur toi déployait ses charmes.
Chasseur elle est, n’y connaît rien d’autre Qu’entre ses griffes déchiqueter ton âme Elle met en mille morceaux tous ce qui la croisent Et qui dans leur naïveté croient qu’ils la désarment.
Son cœur ne connaît pas la pitié Car la mémoire ne joue pas des tours Se souvenant comment c’est d’être chassée Prisonnière d’une cage pour des années laissée.
Lorsque, enfin, la liberté elle recouvrait Et que des tours dans un cirque n’en a plus à faire Voilà que toi, par ton sourire qui semble l’abuser Tu te crois plus fort que la reine des animaux sur terre.
Mais elle te laisse faire, elle t’encourage même La route de ta perdition est engagée Mais que fais-t-elle, elle dois t’émietter Mais voilà qu’à la place répond à ton tendre baiser.
Si vous n’avez pas découvert la morale de l’histoire C’est que l’amour ne vous a jamais fait souffrir Heureux lions tant que vous êtes, l’amour en découvrant Car pour chacun de vous, sur la terre, il y a une paire.