C'était hier
Septembre, charmeur et magique,
Où l'été et l'automne se disputent
La douceur de l'air du temps,
Apporte son lot de nostalgie
Et de douce rêverie bucolique.
Doux et humide, le vent,
Léger, un peu salé, qui chahute
Avec les vagues, vient du large luisant.
Comme un véritable cocon rafraîchissant,
La plage désertée de ses promeneurs
Offre une atmosphère irréelle, infinie,
Mais rassurante, un pincement au coeur.
La lueur flambante de quelques rayons,
Au loin, s'estompe, sur le vaste horizon.
Quelques vaguelettes en va-et-vient,
Clapotent gentiment sur le sable fin.
Sous ses pieds en lents mouvements,
Quelques bris de bois gâtés, échoués,
Sont maltraités par ses souliers usés.
Il est perdu dans ses pensées d'antan.
Une démarche légèrement clodiquante,
Le dos à peine voûté, les épaules tombantes,
Et les cheveux gris-blanc, rares et longs,
Laissent deviner son âge, déjà avancé.
Ses mains enfoncées dans son pantalon
Sans vraies couleur, trop long et rapiécé,
Relèvent une veste fatiguée,
Grossière, presque une antiquité.
Le visage ridé, le teint buriné,
Par tant d'années marines isolées,
Lui confèrent une vie rude et difficile.
Mais riche, oh combien !
De tout l'amour des siens,
D'avantures sur la grande bleue,
Et du plaisir d'une pêche tranquille.
Cette solitude, nécessaire en ce lieu,
Est propice au vagabondage fidèle
Et tumultueux de ses souvenirs, si réels.
Souvenirs intenses qui se bousculent
Et affluent en désordre sans virgule.
Ils lui transmettent de multiples émotions
Dans une existence à jamais sienne.
Une existence ivre de passion,
De bonheur à l'ancienne.
Maïou