Petite fermette, sertie par l'hiver austère et glaçant, Que le vent de ses mâchoires ciselées mord au sang, Respire en douceur sous la neige, dure et étincelante, Avec sa cheminée qui crache des volutes dansantes.
Le froid darde sur elle son aiguillon féroce et barbare, Givrant ses carreaux gelés, d'arabesques dentelées, De son haleine acerbe, caresse l'onde de l'étang pétrifié, Et la berce doucement dans le reflet bleuté du soir.
Le noyer et les pruniers, pauvres silhouettes squelettiques, Transis de neige, dressent vers le ciel, leurs bras souffran Les grands sapins vaniteux, scintillent, tous vêtus de blanc Et chuchotent dans le silence immaculé, une douce musique.
Le coucher du soleil sur la colline rougeoyant, Fait rêver son âme dans le demi-jour de l'instant, Son coeur de tendresse désespère le printemps, Volupté parfumée, de bonheur réjouissant.