Enveloppé de glacial brouillard, Le paysage avec rigueur, s’endeuille, Compatissant, discret à notre égard.
En ce matin, chaque humain se recueille Pour évoquer ses frères disparus. Tout son passé lentement il effeuille.
Brume, pleurant sur les arbres mi-nus, Entre tes plis, nous devinons des ombres ; Amis, parents et combien d’inconnus !
Ils sont nombreux, hélas, en ces jours sombres, Ceux qui trop tôt, par la mort sont fauchés, Lorsque la guerre entasse les décombres.
Des ouragans partout sont déchaînés ; De l’univers, monte une immense plainte ; Par tant de maux, coeurs et corps sont glacés.
La haine atroce a fait planer la crainte Et tient, meurtri, le monde frémissant ; Il souffre trop, sans toi, charité sainte !
Ô trépassés, vos âmes sont, planant, Plus près de nous en ce jour de prière ; Faites comprendre ici-bas qu’en aimant, On sèmera la paix et la lumière !