Un froid vif nous saisit sur le pont, dans les rues, Où, près des pavés secs, sont gelés les ruisseaux Et de l’est et du nord, les bises accourues Cinglent cruellement les corps frileux d’oiseaux.
Parfois, dans l’air glacé, quelques flocons frissonnent, Des gens emmitouflés se hâtent ; ah ! quel ciel gris Et que rares et brefs sont les feux que nous donnent Les rayons d’un soleil qui manque à nos logis !
Dans nos âmes aussi s’infiltre la froidure ; Combien de foyers clairs où le bonheur s’éteint ! L’épreuve de la France est si longue et si dure ; Le cercle de nos maux, toujours plus nous étreint...
Redressons-nous quand même, et vive la vaillance ! Par nos fortes vertus, fléchissons le Seigneur : Le printemps va venir, avec son espérance Et nous verrons enfin, s’écarter le malheur