Je regardais les arbres, hier, le coeur joyeux ; Leurs feuilles toutes neuves étaient d’un vert très tendre ; Elles semblaient chanter dans le ciel radieux Et je sentais l’espoir, en mon âme descendre.
Mais le vent, cette nuit, s’est levé furieux Et des feuilles, rompant la trop fragile attache, Il les jette, brisées, sur le sol tout fangeux ; Pauvrettes, à peine nées, à l’arbre, il les arrache.
Comme l’arbre au printemps, vêtu de feuilles neuves, La jeune âme grandit, parée d’illusions ; Hélas ! bientôt la vie et toutes ses épreuves Emportent leurs débris, dans leurs grands tourbillons.