Je perçois les effluves d'un amour caressant Par delà les frontières du royaume de mes songes. Une rumeur angélique, un écho grandissant Qui se fait l'étendard d'une absence qui me ronge.
Lorsque j'ouvre les yeux, ébloui par Hélios, Sur l'écume feutrée, je suis seul étendu. Au fin fond de la sylve au pied du Mont Latmos, Au berger égaré le jour ne sied plus.
Dans mon rêve si tant est qu'il en était bien un, Je ne sais plus si je songe, si je dors ou je vis, Une dame au front pâle et aux lèvres carmins S'inclinait tendrement sur mon corps alangui.
De son allure céleste la lueur sibylline Éclairait mon profil aussi bien que mon âme. De sa sincérité, de sa peau la soie fine Je me suis épris d'elle comme d'aucune autre femme.
En priant tous les dieux pour toujours Je m'allonge, Préférant à l'absence un repos éternel, Rejoindre Séléné, me rapprocher de celle Qui se fait l'étendard d'une absence qui me ronge.