Les images se mélangent, dans mon esprit confus Sous mes yeux attentifs, dans mon cœur qui s'embrase, Qui en l'esprit rétif volontiers sont emphases Émanent mille louanges ou fureurs absolues.
Je vois passer les êtres aussi bien que le temps Comme le chêne centenaire ancré en son terreau Qui d'un élan navré agite ses rameaux Voyant passez les cygnes les fusils et les vents.
Je rêve de paysages aux ombres caressantes Des nuages ouatés sur les vallons herbeux, De l'amitié sincère et de visages heureux A l'aube d'une ère vide sinistre et décadente
Où des toits décharnés se mélangent au ciel pâle Et les structures de fer vomissent leur arrogance. Où sont passés les arbres qui de ma prime enfance Recueillaient tous les chants adressés aux étoiles ?
Tous les matins me mentent, l'oiseau a beau siffler Je ne vois que misère, bêtise et injustice. Tous les midis fabulent, et les rapports factices Que le soleil modèle me souillent de mille regrets.
On m'a dit que l'aurore avait mille vertus Que de veiller la Lune s'avérait délétère, Si la lumière m'aveugle les ténèbres m'éclairent La nuit je me retrouve, c'est le jour qui me tue.