Nostalgie solitaire d'un matin vif et clair Charnier de ces envies, cimetière de ces promesses, Aurore maladive qui perce mes paupières Adjurant à ma bile de pardonner la liesse De toutes ces âmes habiles qui clament entre deux bières : "Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse".
Et quand la météo s'accordant à l'humeur Liant le ciel et l'âme en une douce harmonie Et déploie sur les cimes du gris la pesanteur, Les pensées vagabondes s'envolent à l'infini, La sérénité triste et les affres du cœur De l'esprit isolé sont le vent et les pluies.
Et ravivant la braise de ce tison fumant Qui n'en est pas moins froid, austère langueur oblige Résonnent en moi des vers, des échos et des chants Qui charment les chimères, couvrent le cri des stryges, Et le déclin du jour emporte les tourments... "Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige".
Lorsque l'éther alors déroule son tapis noir Et fait place à la lune, cabalistique et fière, J'espère, à la clémence et la magie du soir Et puis je pense à vous, camarades éphémères... En attendant que coule la triste et sans espoir Nostalgie solitaire d'un matin vif et clair.