Derrière mon air détaché, Sous mes airs de vous snober, Se cache une étrange vérité: J’ai peur d’être trop aimée. Je crois que ma place est chez moi. Je crois que ma place est en marge. Sur les deuxième et troisième croix, Je nage a côté de la barge. Sans abuser de la métaphore Du sexe et de la relation, Sans cesse j’entre et je sors Puis me retire en toute discrétion. Je me ravie du confort, De la chaleur enveloppante; Puis je quitte le port Pour la mer rafraichissante. Si tu prends ma présence Pour une promesse, C’est au salon d’aisance Que je retrouve ma noblesse. J’ai tellement peur de vous blesser Que sans compter je m’endette Au point de ne plus pouvoir rester Jusqu’à ce que j’en perde la tête. Et je m’enfuis, n’y tenant plus, Me murer dans un silence fortifié Et je jette ainsi mon dévolu Sur mon émoi mortifié.