J’ai croisé mes doigts Parmi les tiens Les ai engloutis Au cœur de mes mains
J’ai essayé de les retenir Me suis accroché aux souvenirs Allongé, tu perdais pieds Je te voyais t’éloigner
Tu leur hurlais de décamper Rageant d’être ignoré Ils t’arrachaient lentement ta vie Te la dérobaient sans sursis
Tu avais pourtant bien mérité De vivre à tout prix, cette vie Dans mes bras, tu glissais À mon regard, tu t’agrippais
La vague de la mort déferlait Son souffle hostile me glaçait Ta pure lumière déclinait Tes yeux m’abandonnaient
J’ai cru avoir le pouvoir De suspendre ta mort Suis restée seule, brisée Dans le silence le plus mortifié A bercer doucement, ton corps froid Ton dernier souffle trop loin déjà
Je scrute maintenant les cieux constellés Malgré mes yeux exténués À la recherche de ta clarté En souvenir d’une ancienne luminosité M’interrogeant sur ma capacité À subsister en n'étant plus à tes cotés…