La louve sort de sa tanière Pour ouïr tant de misères. Qu'avons-nous fait de l'humain ? J'entends chaque jour tant de chagrins, D'amertume, de déconsidérations. Quand le désarroi se multiplie, Quand hommes et femmes sont meurtris, J'éprouve alors une grande peine Et mon cœur saigne. Homme, que fais-tu de ton savoir ? Du noble, du beau, de l'espoir ? Des vies sombres ou chaotiques Qui riment avec lassitude et ennui Ruinent l'essence même de l'être. Des échanges qui s'émiettent. Des visages qui s'inquiètent. Pressurés à l'infini, Ils errent dans l'oubli, Se réfugient dans le non-dit, Courant toujours plus et encore, Vers on ne sait quel sort. Triste réalité d'âmes torturées A qui l’on ôte joie et dignité. Une course effrénée vers quoi ? Vers qui ? Comment ? Et pourquoi ? Une lutte sourde à l'intérieur Ronge ces tendres cœurs Qui s'arment, se durcissent, Au bord du précipice. Qu'avons-nous fait de l'humain ?