Tu es un vieux vin peaufiné par le temps, Que je porte libertine à mes lèvres d’enfant. Un vin des plus rares et des plus enivrants, Un élixir de vie qui contient mes vingt ans. Tu es ce bourreau des cœurs Qui fait de moi un gibier de potence, Cet oiseau de malheur Qui a manqué de peu mon innocence. Ma vie devient d’orages et de tourments Dans les draps d’un si merveilleux amant. Je garde gravée dans mon âme, L’euphorie de ce tout premier baiser Aux aurores d’une nuit, un mois de février, Tirant aussi ma révérence à une histoire infâme. Tu es cette voix à qui je n’échappe pas Lorsque tu as jeté ton dévolu sur moi. Tu es le remède à cette maladie, Maladie pernicieuse qu’on appelle la vie Car un peu moins sans toi Elle n’existerait pas. Tu es la quintessence même de ma vie, Après avoir tout donné à autrui, Encore ce vieux vin peaufiné par le temps Que je porte libertine à mes lèvres d’enfant. Un vin des plus rares et des plus enivrants, Encore à mes lèvres quand j’aurai deux fois vingt ans.