De fiel mon cœur s’inonde Et les flots de mon amertume Ne tardent point à poindre à l'horizon, Car déjà elles perlent à ma vue, Comme la rosée du matin, Sur un pétale de rose offert timidement, Aux doux rayons naissants Du soleil encore lointain. Tel un canoë emporté Aux caprices d’un violent torrent, Mon âme broie du noir Et au fond de mon appart' Quasiment plus que libre, Je n’ai pour compagne, Que ma grande solitude. J’agonise de verser Inutilement mon courroux, Tu ne le verras pas; De hurler comme un chiot blessé, Mes cris, tu ne les entends pas. Rien qu’en quelques secondes, Eclipse sur ma vie Tempête de sable dans le désert de mes nuits Péligre a sailli mon cœur de verre, Rompant ainsi Les miroirs lézardés de mon âme, Cheminant stoïquement Sur sa route déjà tracée, Ébauchant doucement Deux étroits sentiers. Et je maudis juste cette portion du temps Où sa seule présence a laminé mon cœur. J’entame un autre chapitre Du livre de ma vie. Je le marque au milieu. Telle une femme blessée, J’en recompte les pages.