Je suis une étrangère Sur une terre austère; Une terre brûlée, désertique, desséchée Qui n'abrite plus mon âme déchiquetée Dans un corps qui l'abandonne lynché À la solitude qui me ronge désespérée. Je ne sais plus à quel monde j'appartiens Qui je suis, je ne le sais plus très bien Je renifle ce rejet qui me ronge tel un cancer Ce sentiment d'être de trop que je vis amer. Je suis l'écho du silence, là où est ma place Quand cette douleur profonde, indomptable me terrasse. À la table du guerrier je ne suis point conviée, Car je ne suis pas à la hauteur des festivités. Ô rage, Ô misère, que de grands maux, Dont mon âme en genuille ne trouve pas les mots Je suis comme le sable emporté sur la berge Qui se pose imposé sous les vagues qui l'immergent. Je suis foulée du pieds je le ressens dans mon âme Je suis moite, éplorée le chaos me réclame. Je ne sais pas les jours, les minutes et la vie Je n'connais pas les heures, les secondes et les nuits. Pourtant sa joie me suffit d'aliéner mon bonheur Et son sourire m'intime de taire ma douleur. Le cacique s'en va en guerre, sa troupe en avant. Il contera ses aventures, revenant triomphant, J'écouterai son récit à mon coeur défendant. Je ne suis que courtisane qui aime désespérément.