Nous nous faisons vainement prisonniers De la douceur de nos baisers, De l’incommensurable passion se déchainant Au delà de nos êtres Un peu trop coupables, un peu trop traitres Car d’inutiles blessures S’entrevoient déjà à l’embrasure D’un sombre destin qui attend Le jeu de volupté de nos corps insouciants Chevauchant aveuglés, indécis Et pourtant si précis. De ces doucoureuses lèvres de damné M’apprenant trop souvent Le douloureux sens du péché, Du désir inassouvi De l’envie. Ce feu si intense Tendant vers l’interdit, Ce jeu d’évidence Frisant l’incompris, A travers deux êtres indomptés S’épousant parfaitement Trahissant cependant Le vrai sens du mot, Créant éventuellement un énorme quiproquo. Et le temps qui ne s’arrête aucunement, Emporte à regret, un peu trop jalousement Aux tréfonds du sépulcre de nos pensées, Un peu comme une insulte s’oubliant, insensée Le secret inconstant De deux vieux amants…