Il me souvient d'un temps de ma petite enfance, Je vivais sagement, n'espérant que grandir, Disais bonjour parents, déjeunais bien assise Et ne quittais la table qu'au regard de mon père.
Puis j'arrivais en classe, de blouse vêtue Commune à tous, sans distinction, Studieuse , polie, craignant les retenues, Mais on nous enseignait morale, éducation !
J'avais soif d'apprendre de tout connaître, J'aimais l'institutrice et son petit chignon, Pour son bonheur et le mien j'appris vite à lire Elle savait si bien communiquer sa passion.
Retour à la maison pour y faire les devoirs Car un jour je serai à mon tour enseignante, Jeudi le cathé ou le curé en robe noire Après confesse rendait nos âmes bien pensantes.
Où sont passés les rêves de ma petite enfance Alors que chaque jour, enfants sans foi ni loi Traînent les rues, assoiffés de bière et d'argent, Brûleurs d'autos, étudiants à vie sous nos toits !
Tandis que les larousses semblent avoir ôté Tout ce qui nous a créés hommes, femmes, de caractère Nous nous sommes endormis, repus, sur les lauriers Que nos parents naguère, nous avaient fait gagner.
Jetons le micro-ondes, refaisons les ragoûts, Tandis que les petits pèleraient la pomme de terre, Mettons le couvre-feu pour vider les prisons, Redressons la famille, retrouvons la raison !