Beau bébé aux reflets sablés Avec d’instinct un regard de misère, On apprit qu’il fallait te dresser, Mettre ta niche loin des courants d’air. Les premiers jours aux pieds du lit, Dans une panière vite trop petite, Bouchées fines, poisson brocolis, Les repas de Maître le Chien Furent les festins de la cuisine. Nous avons tenté de te gronder fort, Une fois nos chaussons déchiquetés ; T’avons menacé de te coucher dehors, Mais déjà tu nous avais matés ! Chaussettes finies, se furent les coussins Du canapé, devenu lit. Nous devions nous éveiller matin Pour te sortir même sous la pluie. Les poils envahirent la maison, Coinçant l’aspirateur, en grève, Mais chaque fois ton œil trognon, Nous empêcha d’être sévères. Tu as chaviré tous les cœurs, Reçu une carte de Normandie, Et notre groupe de Rockers Fut baptisé de ton égérie. Es-t-on bête de pleurer ainsi Un chien, comme on perd un ami ?