D'une voix chaude, douce, suave, Elle me propose son fauteuil. Fesse tremblante, lèvre qui bave, J'en ai déjà la larme à l'oeil.
Je glisse un regard furtif et apeuré Sur tout l'outillage qui me cerne : Un bras de métal courroucé, Des boutons, un lavabo. Le silence règne !
Elle vaque, s'agite autour de moi Préparant une série de pinces ! Aïe, pourvu qu'elle ait le geste adroit. Toute excitée, ma mâchoire grince.
Allons mon petit, un peu de courage, Me susurre à l'oreille mon bourreau, Préférez-vous des dents, la rage, Alors que j'ai un stock de pivots !
Admirez couronnes et dentiers, Qui se pâment d'aise sur ce rayon. Là, en bas, je vais vous détartrer Et vous rendre un sourire "canon".
Pitié ! Maman ! Au secours ! Jésus ! Elle a la main dans mon gosier Une aiguille s'approche de ma vue ! Tac ! Je n'ai rien senti ! Zut, c'est vrai !
Ah, Madame, que je vous aime. Finalement se faire soigner les dents, Il n'y a pas de quoi s'en créer un problème, C'est juste le courage d'un instant !
