Adieu veaux, vaches, cochons et couvées, Je n'aurai désormais plus de paix. Mais Adieu aussi, à mon andouillette, C'est dire qu'elle fait la gueule mon assiette ! Devant couteau, fourchette et cuiller, Qui n'ont bien sûr plus rien à touiller, Et mon estomac, qui tremble tout bas, ESB tu d'viens rutabaga !
J'tords mes boyaux, à force d'y mettre que de l'eau Et encore c'est pas sûr qu'elle soit buvable, Peut-être tout juste lessivable !
Où qu'c'est donc qu'elle finit la farine Dans l' fumier du pré de ma voisine, Tu penses bien que l'herbe est contaminée Alors je te parle même pas du lait. Mais le pire c'est bien que dans tout ça Dès que t'es contagieux on t'abat, Alors pourvu qu'j'attrape pas un virus, Sinon on me fera mortibus !
J'tords mes boyaux, la trouille me rend pas jojo J'ai la colique à force d'avoir les j'tons, Quoi donc manger qui soit bon !
Heureusement qu'on est européen, On est tous dans l' bateau qui prend l'eau Y'en a un qui dit, et puis l'autre qui suit, Mais c'est pour nous couper l'appétit. Car pour tous nous trouver du boulot, Ils savent que nous causer en euros Si on comprend pas, sûr qu'on gueulera pas, Si on est pas tous morts d'ici là !
On s'tord l'boyau à n'pas vouloir être idiot Mais c'est en nous roulant dans la farine Qu'on nous mène à la famine.
On voudrait bien pas dev'nir végétariens, S'empiffrer et se saoûler comme avant, Au temps où on était marrants !