Les années couscous
Toi qui respires la misère,
Celle du sexe évidemment,
Quand les autres ont une petite amie,
Tout au moins pour quelque temps,
Tu sais que les copains sont là
Et ne remplacent sûrement pas tout,
Mais ne te laissent pas tomber,
T'invitent et te cherchent partout,
Quand t'es pas là !
Des fois que t'aurais une petite graine,
Un tic-tac dans le cerveau,
Qui dirait : "c'est pas la peine,
J'en ai marre du caniveau,
Alors je laisse tout tomber
Et je rends mon tablier " !
Ils te surveillent les copains,
Et parfois ça fait du bien.
Tous à la rame sur le même bateau,
Les raz-de-marées pour fléaux,
On se retrouve chez Rachid ou Meftah,
Qui se conduisent comme un papa,
Et nous servent un petit couscous,
Quand on respire trop le blues
Et que nos poches sont à plat,
Pour se payer un en-cas.
Alors toi aussi tu vois bien,
On traverse le même chemin,
Celui de tas de paumés, fauchés,
Avec pour tout horizon
Un studio sans évasion,
Dans une ville carrément zone
Planquée sous la couche d'Ozone.
Allez «Ge-Ge» viens donc rêver,
Devant un verre de rosé,
On chantera Brassens, Renaud,
Même si le ton est archi-faux,
Mais on sera ensemble
Lors que la solitude assemble,
Les assoiffés d'une vie,
Un peu moins moche et pourrie,
Dans ces rads où cherchant l'espoir,
On s'est pris pour des héros d'un soir,
Traînant tous la même histoire,
Heureux d'inventer une fête,
Un peu grâce à la "canette",
Mais en sachant rire et chanter
Comme des enfants,
Unis comme une gerbe de ... sarments.