Ah! quelle était belle et appétissante, Cette petite chèvre qui paissait dans l'herbe environnante, Quel calme, quelle sérénité Elle entendait les oiseaux qui pépiaient Ne prenant garde à ce qui l'environnait. Mais ce n'était que calme apparent. Bien caché, dans les fourrés, Un bien triste individu la reluquait Se disant qu'après tout ce temps, à crier famine, son repas l'attendait. Il s'avançait comme un rusé qu'il était, Le ventre à terre, comme seuls les chats, les chiens, Peuvent le faire certains matins, Pour attraper leur proie. Le fermier, le regard au loin, surveillait Godefroy Qu'il avait appelé comme cela, parce qu'il croyait Le pauvre que c'était un mâle. Il faut dire que le vieux fermier, Ne voyait plus du tout de près Mais assez de loin, pour voir que dans le pré, Il se passait quelque chose dans les fourrés Le loup avait la dalle Et s'apprêtait à sauter. S'emparant de son fusil, il tira, Mais sa cible rata, Godefroy, les sabots en l'air, Reçut le loup, qu'il envoya dix mètres derrière La queue entre les jambes, Maître le loup, Rentra bien vite. Se disant qu'il était bien difficile Par les temps qui couraient, De se mettre sous la dent.